1ER TRIMESTRE 2020
Date de publication : 14 Décembre 2020 18:00
La fin de ce trimestre a été marquée par l’aggravation de la pandémie COVID19 au niveau mondial et de son accélération en Algérie. En effet, les premiers cas détectés l’ont été vers la fin du mois de février[1]. Les décisions prises par le Gouvernement à partir du 12 mars ont fortement impacté l’activité économique. Les mesures de confinement total (Blida) ou partiel (autres wilayas) ont causé la cessation de l’activité dans beaucoup de secteurs et dans le meilleur des cas une restriction des horaires de travail[2]. Les estimations récentes faites par le FMI prévoient, pour la fin de cette année, une baisse du PIB de l’ordre de 5,2%, un doublement du déficit de la balance commerciale (-18,3%) et une reprise de l’inflation (+3,5%). Il est à noter que dans cette prévision, l’activité reprendra en 2021 (+6,2%), le déficit de la balance commerciale diminuera légèrement (-17,1%) et l’inflation augmentera légèrement par rapport à 2020 mais doublera pratiquement à celle de l’année en cours (+3,7%) (voir figure 1)

Source : WEO – Avril 2020 – FMI.
La seule lueur d’espoir dans ces projections est la prévision de croissance assez appréciable (+6,2%) pour l’année 2021. C’est le plus fort taux de croissance de l’économie algérienne depuis celui enregistré en l’année 2003 (+7,2%). Cette prévision optimiste est soutenue par celle fate pour la croissance du secteur des hydrocarbures qui devrait être de l’ordre 20,5% après une baisse de 17,7% en 2020[3]. Cette croissance viendra d’un effet quantité suite à l’augmentation de la production en pétrole qui passera de 730.000 barils/jour en 2020 à 990.000 barils/jours en 2021. Les services du FMI ne donnent pas de projections pour le prix du pétrole à l’horizon 2021. Mais il est clair, dans le cas de l’Algérie, que le prix du baril du pétrole doit se maintenir à des niveaux plus élevés que ceux enregistrés en 2019. En effet, sur le premier trimestre de cette année, le prix du pétrole est resté confiné à des niveaux inférieurs à 30 dollars le baril. La COVID a induit une forte baisse de la demande. Il est attendu que cet effet s’estompe avec le début du déconfinement opéré dans les grands pays industrialisés. Les relevés des prix pour la fin du mois de mai 2020 confirme cette intuition. Au 27 mai, le baril retrouve son niveau d’avant le COVID19 (voir figure 2).

Source : Energy Information Administration (EIA)
Sur ce premier trimestre, le dinar n’a pas beaucoup fluctué par rapport aux deux principales devises. En effet, il s’est apprécié de 1% vis-à-vis par rapport à l’euro et a perdu 3% par rapport au dollar américain. Il valait 132,8 dinars /euro au premier trimestre de l’année 2020 contre 134,7 dinars/euro et 122,6 contre 118,9 dinars pour un dollar US. Cette faible fluctuation du dinar a permis de baisser les importations de plus de 18% (pour les deux premiers mois de l’année)[4].
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[1] http://covid19.sante.gov.dz/
[2] L’absence de statistiques de conjoncture ou leur diffusion dans des délais très éloignés ne permet pas de donner une quantification de cette baisse d’activité à la date de rédaction de cette note.
[3] FMI (2020) , Regional economic outlook , MENA , Avril.
[4] Une partie de cette baisse vient des restrictions à l’importation.